20/05/2025

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Bukavu: les conducteurs de transport public entre incertitude et survie

Les conducteurs de la ville de Bukavu ne sont pas épargnés par la crise socio-économique que traverse la capitale de la province du Sud-Kivu depuis son occupation par les troupes de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23).

 

 

Depuis la prise de la ville de Bukavu par les troupes de l’AFC/M23, le 16 février 2025, plusieurs activités sont restées paralysées et d’autres fonctionnent au ralenti, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Suite à cette situation, les conducteurs qui effectuent le transport en commun ne sont pas épargnés.

Selon un constat fait par votre rédaction ce mardi 20 mai 2025, on observe désormais des chauffeurs de taxis, debout à certains endroits stratégiques du boulevard Patrice Emery Lumumba, appelant les clients en scandant des slogans sur leur destination. Une situation inhabituelle par rapport aux mois précédant l’occupation.

Approchés par votre rédaction, ils attribuent ce scénario aux difficultés socio-économiques, mettant en avant la situation des employés dans certains services publics soumis à des congés techniques à cause de la crise actuelle.

D’autres vont plus loin en affirmant que même les passagers préfèrent marcher actuellement pour économiser leurs ressources.

« Notre travail évolue difficilement parce que l’argent ne circule pas, et ceux qui ont peu de moyens ne paient plus leur transport. Nous demandons aux autorités de rendre tous les services opérationnels et de remettre l’argent en circulation pour que la situation redevienne comme auparavant », sollicite Moïse Bachishoga, chauffeur d’un taxi-bus.

Pour Dieumercie Mugisho, cette situation se répercute sur les recettes journalières et pousse chauffeurs et propriétaires à revoir leurs accords, brisant les conventions préétablies.

« Auparavant, nous qui conduisions des bus Hiace, nous donnions 25 dollars au propriétaire, et ceux des Vannettes 20 dollars. Actuellement, nous donnons entre 12 et 15 dollars par jour », regrette-t-il.

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Malgré cette impasse cette situation tourne à l’avantage des conducteurs des taxis Motos.
Safari Balola, motard de son état, préfère la situation actuelle et apprécie ses résultats après une journée de travail.

« Le travail évolue bien, même la recette journalière a augmenté », se réjouit-il.

Rappelons que, depuis l’occupation de la ville de Bukavu par les nouvelles autorités de l’AFC/M23, plusieurs activités tournent au ralenti et les banques restent toujours fermées par les autorités de Kinshasa, environ trois mois.

 

Prosper Mubambwe

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