octobre 9, 2024

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Sud-Kivu : faut-il toujours des tables rondes pour penser développement ou faut-il déboulonner le système ?

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Le Sud-Kivu, l’enfant mieux servi du buffet de Sama Lukonde à travers le Président de la République Félix Tshisekedi avec sept ministères ; la présidence du Sénat, la 2ème Vice-Présidence de l’Assemblée Nationale, le Directeur Général de la Direction Générale de Migration (DGM), le coordonnateur du P-DDRCS, le Direction Générale de la Direction Générale des recettes administratives judiciaires, domaniales et de participations  (DGRAD) et tant d’autres postes. La première dame de la république peut chuchoter à l’oreille du Président. C’est quoi l’impact pour cette province ?

C’est dans ce souci que la Ligue des Leaders pour la Paix et le Développement, LIPADE a organisé une table ronde sur la paix et le développement du Sud-Kivu, sous le haut patronage de la maison civile du Chef de l’Etat et qui a était lancée aujourd’hui 21 mars 2023 à l’hôtel Panorama en commune d’Ibanda, Ville de Bukavu.

Selon Monsieur Joseph Nkinzo, coordonnateur de la LIPADE, cette table ronde réunit les acteurs sociaux et politiques, les leaders religieux, les chefs coutumiers, les Sud-Kivutiens de diaspora, une délégation des députés nationaux venant d’autres provinces ainsi que ceux du Sud-Kivu, etc.

« Nous sommes dans une province qui a des caractéristiques particulières dans d’autres pays. De nos 26 provinces, la nôtre a impulsé des changements dans ce pays. Tout ce que nous avons connu comme dialogue pour la stabilisation de ce pays est venu de cette province. Et tout ce changement à quel impact sur la province. Pour arriver à Uvira, il faut passer par le pays agresseur, le Rwanda ou on prend un hélicoptère ; pour faire Mwenga et Shabunda, il faut plusieurs jours de route ; Kalundu n’existe plus, la sucrerie de Kiliba n’existe plus, la laiterie du Bushi n’existe plus ; nous n’avons rien en terme d’infrastructure. La main tendue que nous avons eu du Chef de l’Etat, qu’est-ce que nous avons fait ? On doit se taire ? Qui ignore que l’instabilité de cette province et de l’Est date de 1994 à ce jour ? Quelles solutions préconisent les fils et filles du Sud-Kivu ? » se questionnent les organisateurs.

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Et d’ajouter :

« En réfléchissant à tout ça, nous, en tant que leaders de la société civile, nous devons inviter la population du Sud-Kivu à se mettre ensemble et réfléchir sur ce que nous sommes au sein de la république, sur là où nous sommes en ce moment et sur là où nous allons. Voilà la raison d’être de cette table ronde. »

Ce qu’ils pensent de la dite table ronde

Certains invités interviewés par votre rédaction, reviennent sur ce qu’ils pensent de cette table ronde.

Immah Saleh Rajabu, coordonnateur de la communauté islamique du Sud-Kivu et coordinateur de la plateforme des confessions religieuses du Sud-Kivu  : « l’impression c’est de retrouver les fils et filles du Sud-Kivu rassemblé autour d’une table pour penser comment développer la province. Qu’est-ce qui bloque le développement de la Province ? Les uns accusent les autres. Nous qui sommes ici accusent ceux qui sont au niveau central, on dit que ce sont eux qui bloquent la machine. Et là-bas, ils nous accusent de la sorte. Maintenant, c’est l’occasion de se mettre face à face pour se dire la vérité et chercher ce qui bloque le développement. Et nous comme confessions religieuses, nous sommes les Pères spirituels nous allons amener tout le monde à la crainte de Dieu. »

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De sa part, Norbert Basengezi Kantintima : « moi je pense qu’il faut ce dialogue permanent entre fils et contrairement aux autres provinces, il y a une perte de confiance dans beaucoup des gens entre eux. C’est pourquoi quand j’étais arrivé à la place de l’indépendance, j’avais parlé de l’unité des gens du Sud-Kivu et surtout les leaders et aujourd’hui j’ai parlé d’un cadre de concertation. Il faut qu’on fasse le tour de la province pour voir qu’il n’y a rien. Il faut également l’amour, les histoires des tributs ne nous mènent nulle part, il faut qu’on commence par prendre les gens par leurs compétences. Le changement des gouverneurs en gouverneurs. Les parlementaires divisés entre eux, c’est aussi un autre problème. Il ne faut pas que nous soyons des spécialistes de Ping Pong ; car c’est un aspect de notre sous-développement. Je demanderais sincèrement aux jeunes de ne pas s’insérer dans les problèmes ethniques. »

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Quant au ministre de l’agriculture, pêche et élevage et gouverneur a.i ; Robert Byacanda Shabidoke : « Le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a initié cette table ronde pour que la paix puisse régner au Sud-Kivu et quand il y a la paix, il y a aussi développement. On va travailler et nous avons la certitude que les résolutions qui vont sortir de ces assises vont contribuer réellement au développement de la Province. »

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Pour Vital Muhini, 2ème Vice-Président de l’Assemblée Nationale, élu de Kalehe : « Le peuple doit retenir que c’est injustement qu’il est pauvre. Dieu nous a tout donné. Ce n’est pas un problème de moyens mais un problème d’hommes que nous sommes. Nous sommes donc obligés de toucher encore l’imaginaire congolais du Sud-Kivu, de toucher notre mentalité et nous donner au travail pour que nous puissions nous développer et avoir la paix. Dans beaucoup de secteurs, il y a des défis à relever. C’est pourquoi, toutes les institutions, en commençant par le Chef de l’Etat qui a avalisé ce forum inclusif, nous ayons à la fin un document consensuel qui a des recommandations à matérialiser pour la paix et le développement de notre province. Nous devons nous prendre en charge et laisser la culture de penser que derrière chaque mort il y a un sorcier. Le problème du Sud-Kivu, c’est l’homme du Sud-Kivu qui vit ici ou ailleurs. »

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En en croire les organisateurs certaines figures de la province on était invitées par le Chef de l’Etat à ces assises mais n’ont pas répondu à l’invitation.

D’aucuns se demande s’il faut continuer à parler encore et encore pour le développement du Sud-Kivu où il faudra passer aux actions ? Faudra-t-il déboulonner le Système ?

Divin Cirimwami.  

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