Dix ans après le massacre qui a ensanglanté le village de Mutarule/Katekama en 2014, faisant 37 morts, les survivants et les familles des victimes se sont rassemblés ce jeudi 6 juin 2024 pour commémorer la mémoire de leurs chers disparus. Une cérémonie empreinte d’émotion et de douleur, mais aussi d’une colère tenace face à l’impunité qui continue de gangréner la République Démocratique du Congo.
Un récit poignant de barbarie
Le 6 juin 2014, un mouvement insurrectionnel armé, accompagné par des éléments des FARDC, a attaqué le village de Mutarule Katekama. Les assaillants ont ouvert le feu sur les civils réunis dans l’église pour la commémoration de la Pentecôte, faisant 37 morts. Un massacre d’une rare cruauté qui a laissé des séquelles physiques et psychologiques indélébiles chez les survivants.
« J’ai vu des gens que je connaissais être tués », a témoigné, la voix brisée, madame Elisabeth Nakivula, rescapée de cette tragédie. Des récits bouleversants qui illustrent la barbarie aveugle qui s’est abattue sur Mutarule ce jour-là.
Un cri de justice et de paix
Dix ans après le drame, la plaie de Mutarule est loin d’être refermée. Les survivants et les familles des victimes attendent toujours que justice soit faite. « Le massacre de Mutarule est un exemple flagrant de l’impunité qui règne en RDC », a dénoncé la société civile.
Un sentiment d’impuissance et d’amertume partagé par de nombreux Congolais, las de voir les crimes rester impunis. « Nous demandons aux autorités congolaises de prendre des mesures concrètes pour juger les responsables et apporter une réponse à celles qui sont victimes », demande la société civile locale.
Le prix Nobel de la Paix, Dr. Denis Mukwege, a lui aussi tenu à s’associer à la commémoration de Mutarule. Dans un tweet poignant, il a fustigé l’impunité qui gangrène la justice congolaise, empêchant les victimes d’obtenir réparation.
Divin Cirimwami avec la presse africaine
More Stories
Commune de Bagira : mort de Pecos, la tension monte, la société civile appelle à une audience foraine
Drame à Bagira : un jeune homme tué par un policier
Nord-Kivu : victimes d’exploitation sexuelle, contraintes à la prostitution pour 1000 FC ou à crédit dans les camps des déplacés