L’Association des Femmes des Médias AFEM en collaboration avec son partenaire Internews viennent d’organiser une table ronde inclusive des femmes sur les accusations sorcières ce lundi 11 décembre 2023 à Bukavu.
Les parties prenantes et participants à cette table ronde, ont discuté des causes, des conséquences et des solutions aux accusations de sorcellerie, qui sont un problème récurrent en République démocratique du Congo. Pour ce faire, ils ont formulées plusieurs recommandations à l’égard du gouvernement congolais, de l’Association des Femmes des Médias, de la société civile ainsi que des médias.
« Après avoir analysé les causes, les conséquences, les acteurs des cas d’accusation de sorcellerie, nous recommandons ce qui suit :
Au gouvernement
✔ Assurer la vulgarisation de l’Édit provincial auprès de toutes les couches sociales (autorités à tous les niveaux et membres de la communauté) ;
✓ Réglementer la création des églises au Sud-Kivu ;
✓ D’interdire la fabrication, la commercialisation et la consommation des boissons fortement alcoolisées qui sont à la base des violences dans la communauté ;
✓ De sensibiliser les couches sociales au respect des droits humains ;
✓ Fermer les chambres des prières et maisons d’invocation qui versent dans les dérives liées aux accusations de sorcellerie ;
✓ De protéger ceux qui dénoncent les accusations sorcières pour prévenir les représailles.
A AFEM
✓ De multiplier des séances pour la vulgarisation de l’Édit interdisant le recours à la justice populaire
✔ De collaborer avec les instances judiciaires pour organiser des procès en flagrance afin de décourager les actes d’accusation sorcière ;
✔ De soutenir les séances de vulgarisation à Bukavu et dans les territoires ;
✓ De renforcer sa clinique d’aide d’urgence pour accompagner les survivantes des cas d’accusation sorcière surtout celles qui ont fui leurs milieux ;
✓ De renforcer les activités de sensibilisation (tribune d’expression populaire, dialogue communautaire et autres);
✓ de faire le suivi des engagements pris par les parties prenantes à cette table ronde.
Aux médias
✔ De vulgariser l’Édit interdisant le recours à la justice populaire à travers des formats diversifiés (émissions, spots, magazines) ;
✓de censurer les émissions et surtout celles qui font l’apologie de la sorcellerie
A la justice
✓ D’organiser des audiences foraines à caractère pédagogique pour décourager les cas de justice populaire ;
✓ Enquêter, identifier et arrêter les présumés auteurs des enlèvements liés aux accusations de sorcellerie ;
✓ D’appliquer à la lettre cet édit ;
✓ De combattre l’impunité et punir les auteurs des accusations sorcières.
À la Société civile
✓ De sensibiliser les communautés sur les conséquences de la justice populaire pour lutter contre la tuerie des femmes accusées de sorcellerie
Cette table ronde est une étape importante dans la lutte contre les accusations de sorcellerie et la violence qui les accompagne. Elle montre que les femmes congolaises sont déterminées à mettre fin à ce fléau.
Divin Cirimwami
More Stories
Goma : naufrage du bateau sur le lac Kivu, bilan provisoire incertain
Bukavu : les commerçants réclament le respect de leurs droits syndicaux
Bukavu : Clôture d’un atelier de formation sur les techniques de loby et plaidoyer