décembre 8, 2024

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Nord-Kivu : victimes d’exploitation sexuelle, contraintes à la prostitution pour 1000 FC ou à crédit dans les camps des déplacés

Photos crédit :KivuNyota

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Abandonnées à leur triste sort dans les camps de déplacés au Nord-Kivu, des femmes sont livrées à l’exploitation sexuelle pour survivre.

Des révélations faites par Me Nelly Mbangu, présidente de l’association Dynamique des Femmes Juristes, lors d’un congrès international sur la médiation des conflits et la construction de la paix à Kinshasa, le 17 juillet 2024, et qui dresse un tableau sombre de la situation des femmes déplacées dans cette région en proie aux conflits

Lors de son intervention, Me Mbangu a mis l’accent sur la situation des femmes déplacées de Goma et d’Ituri, où certains aspects des conflits entrent en jeu et causent des dégâts, comme l’exploitation sexuelle des femmes déplacées internes.

Sexe à crédit et pour 1000 FC : l’horreur du quotidien

Selon Me Mbangu, ces femmes, victimes d’une guerre qui ne leur laisse aucun choix, se voient contraintes de se prostituer pour nourrir leurs familles. « Ces femmes avec qui nous échangeons quotidiennement et qui tentent de faire entendre leurs voix à travers les structures qui les accompagnent au jour le jour, ces femmes ont dénoncé le cas de rapports sexuels à crédit. Cela signifie qu’une femme accepte d’avoir des relations sexuelles avec un homme contre la promesse d’un paiement ultérieur, promesse qui n’est jamais honorée. D’autres femmes déplacées ont également dénoncé le recours à la prostitution comme moyen de survie. Victimes de la situation, elles n’ont rien et acceptent d’avoir des rapports sexuels pour 1000 francs congolais, simplement pour acheter des beignets à leurs enfants », a-t-elle révélée.

Des maisons de tolérance et des militaires prédateurs

L’exploitation sexuelle n’est pas le seul fléau auquel sont confrontées ces femmes. Autour des camps de déplacés, des « maisons de tolérance » ont été érigées, où des militaires non contrôlés se livrent à des actes de violence sexuelle sur ces femmes vulnérables. Me Mbangu dénonce également le cas de deux jeunes filles déportées dans ces maisons de tolérance par des soldats des FARDC, prétextant ne pas connaître leur âge.

Manque de protection et conditions de vie inhumaines

Malgré leur fuite des villages pour trouver refuge et protection, ces femmes se retrouvent livrées à elles-mêmes dans les camps de Goma. La sécurité y est précaire, les camps n’étant pas respectés comme zones civiles et exposés aux bombardements. Les victimes sont majoritairement des femmes et des enfants, les hommes ayant fui pour devenir combattants.

Un appel à l’action pour une protection durable

Me Mbangu et son organisation plaident pour une protection renforcée des femmes déplacées, au-delà de l’accompagnement déjà fourni. Elles appellent à la construction d’abris semi-durables et de centres où ces femmes puissent se sentir en sécurité. Un centre médical digne de ce nom est également urgemment nécessaire, comme en témoigne l’état déplorable de l’actuelle maternité, où les femmes accouchent dans des conditions insalubres.

Divin Cirimwami

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