octobre 6, 2024

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Sud-Kivu : l’élection des femmes recule, la loi électorale est pointée du doigt

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Le Caucus des femmes du Sud-Kivu a exprimé son mécontentement face aux résultats des élections législatives nationales du 20 décembre 2023. L’organisation estime que le nombre des femmes élues a reculé par rapport aux processus précédents, et qu’une des principales causes de ce recul est la loi électorale.

Dans une interview accordée à notre rédaction ce jeudi 18 janvier 2024, la coordonnatrice provinciale du Caucus des femmes, Solange Lwashiga, a déclaré que les femmes ont toujours été compétitives et ont démontré leurs compétences lors des élections précédentes. Elle a qualifié la loi électorale de « masculine » et a estimé qu’elle ne favorise pas l’élection des femmes en majorité.

Solange a également souligné que les préjugés sur les femmes persistent dans la société congolaise. Elle a déclaré que ces préjugés, tels que l’idée que les femmes ne sont pas capables de diriger, empêchent les femmes d’être élues.

« Je voudrais d’abord dire que c’est choquant, c’est une déception totale de voir que depuis les premières élections démocratiques en République démocratique du Congo en 2006, nous sommes en 2023, et que le contexte électoral démocratique recule par rapport à l’élection de la femme dans la province du Sud-Kivu.

Les opinions selon lesquelles les femmes ne votent pas pour les autres femmes, les opinions selon lesquelles on ne va pas donner un pouvoir aux femmes sur un plateau d’or, ces opinions sont révolues.

Pourquoi révolues ? Parce qu’aux élections de 2023, le 20 décembre, les femmes et les hommes, bien sûr, ont montré qui a des compétences féminines. Ce qui montre cela, ce sont les différents résultats obtenus par les femmes candidates, même si ces femmes n’ont pas rempli les critères d’éligibilité ou de proclamation par la CENI selon la loi électorale. Parce qu’une femme obtenir 8 000 voix, 6 000 voix, par exemple 4 000 voix dans cette compétition qui a battu le record au Sud-Kivu, ce sont des résultats énormes, ce qui montre que ces femmes ont de la légitimité. » affirme-t-elle.

L’organisation a aussi dénoncé le fait que les partis politiques ne proposent pas de stratégies efficaces pour l’élection des femmes. Lwashiga a déclaré que les partis politiques devraient encourager les femmes à se présenter aux élections et à travailler ensemble pour obtenir des résultats.

« Les stratégies en matière d’élection ne sont pas des stratégies qui sont dans les partis politiques ici au Sud-Kivu. J’ai la chance d’être parmi les premières actrices en matière de participation politique des femmes, parce que nous avons accompagné et mûri les ambitions des femmes dès les premières élections, depuis 2006 jusqu’à aujourd’hui », dit-elle.

Des stratégies qu’elle a donnée aux femmes sont  :

« Écoutez, chères femmes leaders, si vous partez en ordre comme ça, vous allez perdre. Est-ce que certaines peuvent désister pour les autres ? » Et la réponse est non. Nous sommes dans des partis politiques différents, et donc de la même manière que ces stratégies ne passent pas chez les hommes, parce que je connais des circonscriptions électorales qui ont osé donner une telle stratégie, c’est de la même manière que ces stratégies ne passent pas chez les femmes, parce qu’en alignant les candidats et candidates sur les listes électorales, le parti politique… » plaide-t-elle.

Le Caucus des femmes du Sud-Kivu appelle à une réforme de la loi électorale afin de favoriser l’élection des femmes. Il demande également aux partis politiques de s’engager davantage en faveur de la participation politique des femmes.

Mitterrand Rukozo

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